Taille du groupe
Différentes tailles pour un groupeIl est possible de distinguer plusieurs taille pour un groupe :
- les petits groupes (plusieurs personnes) : il s'agit d'une équipe ou
la place de chacun se voit (y compris les inactifs)
- les groupes moyens (plusieurs dizaines de personnes) : il reste
facile de voir son action lorsque l'on agit
- les grands groupes (à partir de plusieurs centaines de personnes),
avec deux cas de figure :
- grands groupes homogènes : il est difficile de s'y faire une place
- grands groupes se rédécomposent en sous groupes : pour permettre aux
idées du plus grand nombre de se propager
Quelques idées sur l'influence de la taille des groupesTaille du groupe et implication*Il existe une répartition "naturelle" des niveaux d'implication qu'il
est possible de changer par des actions sur le groupe
- Les proactifs représentent un à quelques pour cent des membres d'un
groupe
- Les réactifs représentent 10 à quelques dizaines de pour cent
- Les observateurs et les inactifs (qu'il est souvent difficile de
distinguer) représentent le reste
Ainsi, suivant la taille du groupe, les non-actifs sont peu nombreux et
donc chacun devient visible individuellement, ou bien au contraire les
actifs se retrouvent "noyés dans la masse" ce qui rend moins aisés les
mécanismes de réputation pour les nouveaux entrants.
(voir le principe de Pareto qui se traduit dans la règle des 1:10:89 dans les médias sociaux)
Influence de la taille des groupes- Dans un petit groupe comprenant plusieurs personnes (on parle alors
d'équipe) :
- les non-inactifs sont peu nombreux et donc visibles des autres
membres. En plus des actions globales qui favorisent l'implication, les
non-actifs peuvent être relancés individuellement et il leur est plus
difficile de ne pas agir. Le pourcentage de non-actif a donc tendance à
devenir plus faible et même parfois nul (outre la relance individuelle,
les actions globales facilitant l'implication sont également très
utiles). Il devient alors possible d'assigner une tâche à chacun. Le
nombre de tâches non effectuées (ou trop mal effectuées) peut être
suffisamment réduit pour permettre un traitement individuel qui
consistera le plus souvent à réassigner la tâche ou à ce que celle-ci
soit réalisée par le coordinateur.
- Dans un groupe moyen comprenant plusieurs dizaines de personnes :
- les non-actifs deviennent suffisamment nombreux pour ne plus être
distingués individuellement. Il devient alors nécessaire de favoriser
l'implication par des actions globales à défaut de pouvoir relancer
chaque non actif individuellement.
- les actifs sont peu nombreux et donc visibles aisément des autres
membres. Les mécanismes d'estime peuvent donc fonctionner normalement et
apportent une prime à la participation qui motive à s'impliquer.
- Dans un grand groupe comprenant plusieurs centaines de personnes et
même beaucoup plus :
- Si le groupe est homogène (sans sous-groupes mis à part celui des
personnes actives) alors il devient difficile pour un nouvel actif de
devenir visible. Au contraire, le groupe des personnes déjà actives aura
tendance à freiner l'implication d'autres personnes pour conserver son
pouvoir sur le groupe.
- Si le groupe se décompose en nombreux sous-groupes (on pourrait
parler de groupe fractal ou de groupe complexe), alors à chaque niveau,
une personne peut s'impliquer en devenant visible dans au moins un sous
groupe et ainsi de proche en proche disposer de l'escalier qui lui
permet de s'impliquer de plus en plus. Les membres des sous-groupes et
les autres membres du groupe servent alors de régulation permettant aux
meilleures idées de progresser pour devenir visibles à tout le groupe et
faire ainsi émerger une "intelligence collective"
Notes :
- Ce qui vient d'être exposé explique que dans des groupes non
coopératifs où des tâches critiques peuvent être assignées à chaque
personne, le nombre de personnes doive rester limité pour rendre gérable
individuellement la non implication (les spécialistes parlent d'équipe
constituées au maximum de douze personnes).
- Dans les groupes coopératifs basés sur des actions globales
facilitant l'implication plutôt que sur la coercition, il devient
possible de dépasser cette barrière des petites équipes. Plutôt que de
contraindre les participants individuellement, ces groupes sont basés
sur une prime à la participation qui est souvent portée par les
mécanismes d'estime. Ce mécanisme permet des groupes plus grands mais où
les personnes actives doivent restées visibles individuellement.
- Pour dépasser cette nouvelle barière et permettre l'émergence de
l'intelligence collective dans des très grands groupes, il faut faire
émerger les meilleures idées niveau après niveau. Cela peut être mis en
place grâce à une autorégulation fluide basée sur l'estime : plutôt que
d'obtenir des titres (représentant du sous-groupe) ou du prestige qu'il
est difficile de retirer, le membre peut recevoir (mais aussi perdre)
l'estime de ses pairs. Faciliter la diffusion d'information permet donc
aux grands groupe de faire fonctionner les mécanismes d'estime et donc
de faire émerger les meilleures idées.
- Dans les très grands groupes complexes (complex networks) qui peuvent
aller jusqu'à des millions de personnes, il devient difficile d'analyser
les sous-groupes ou l'influence de personnes particulières. On utilise
alors la théorie des graphes pour en extraire une analyse de certains
aspects. C'est le rôle par exemple du projet Autograph
(Auto-organisation et visualisation des graphes
http://overcrowded.anoptique.org/ProjetAutograph et
http://autograph.fing.org/)
Le sens du terme "plusieurs"Contrairement à une idée préconçue, le terme "plusieurs" ne signifie pas
seulement "plus que un" mais aussi "plus que deux"
( dictionnaire de l'académie française). Ainsi, un groupe commence à trois (à deux il s'agit de relations
interpersonnelles) et il faut minimum trois éléments en interaction
pour introduire de la complexité (c'est à dire de ne plus pouvoir
réduire l'analyse à la simple somme des parties, voir par exemple le
problème des trois corps de Poincaré).
Textes à propos de "Taille du groupe" :
|
|
Pour en savoir plus
La coopération ne se décrète pas mais il est possible de la faciliter (ou de la rendre plus difficile...) en agissant sur différents aspects de l'environnement, du groupe et des relations avec les membres : Influences des membres- Niveaux d'implication- Prise de conscience- Convergence vers un intérêt commun- Tâches de coordinationInfluences du groupe- Taille du groupe- Evolution du groupe- Culture partagée- Vocation du groupeInfluences de l'environnement- Ressources externes- Légitimité acquise- Environnement et cohésion- Contraintes externesCes synthèses ont été réalisées par le groupe Intelligence Collective de la Fondation Internet Nouvelle Génération.
|